Le répit des aidants, grand oublié du soutien aux aidants
- Baby Boomers
- 1 nov.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 nov.
Quand l’aide sociale s’arrête aux portes du quotidien

Chaque année, la France investit des milliards d’euros pour accompagner la perte d’autonomie. Selon le dernier rapport de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES), 1,5 million de personnes âgées et plus de 630 000 personnes handicapées bénéficient d’une aide sociale départementale. Ces dispositifs financent l’APA, la PCH, l’hébergement, les services à domicile.
Mais à la lecture de ces 100 pages de données, un mot manque : répit. Pas une seule fois.
Le répit des aidants, c’est ce temps de pause organisé pour celles et ceux qui accompagnent un proche dépendant. Il prévient l’épuisement, améliore le bien-être et soutient le maintien à domicile. Pourtant, dans les rapports officiels, ce mot n’apparaît jamais, comme si le besoin n’entrait pas encore dans la solidarité nationale.
Ce silence en dit long. Il révèle que si l’aide sociale soutient la dépendance, elle oublie encore ceux qui la portent : les aidants familiaux.

Le paradoxe d’un système généreux mais incomplet
Sur le papier, la France est l’un des pays les plus solidaires d’Europe : près de 19 milliards d’euros sont consacrés à l’aide sociale aux personnes âgées et handicapées.
L’immense majorité de ces dépenses ne concerne que la personne aidée, et non ceux et celles qui, justement, aident. En 2015, un grand pas a été accompli par l’instauration d’un dispositif dédié aux aidants : le droit au répit.
9,3 millions de Français soutiennent régulièrement un proche dépendant, selon la DREES.
Parmi eux :
1 sur 3 consacre plus de 20 heures par semaine à l’aide,
1 sur 2 travaille encore,
et pourtant seuls 10 % déclarent avoir bénéficié d’un dispositif de répit
Le paradoxe est là : le système finance la dépendance, mais pas la relation d’aide. Il maintient à domicile sans préserver ceux qui rendent ce maintien possible.
Le répit des aidants, condition de la solidarité durable
Accompagner un proche ne se résume pas à être disponible. Cela demande de l’énergie, du recul et une immense force émotionnelle.
Sans pause, la fatigue s’installe, l’isolement s’accroît et la relation s’abîme.
Le répit n’est donc pas un luxe : c’est une condition de la continuité de l’aide. Un temps suspendu où l’aidant reprend souffle, où l’aidé vit autrement, où le lien se régénère.
Il devrait être considéré comme un pilier du maintien à domicile, au même titre que les aides financières ou les services à la personne.
Ouvrir la voie : le répit partagé comme solution concrète

La recherche est claire : le répit améliore le bien-être des aidants, réduit les symptômes d’épuisement et renforce la qualité de la relation d’aide.
Une étude publiée dans Frontiers in Health Services (2025) montre que les dispositifs de répit réduisent significativement les symptômes dépressifs chez les aidants qui consacrent plus de 50 heures par semaine à un proche.
En France, plusieurs travaux (Fondation Médéric Alzheimer, CNSA, France Répit) confirment que la majorité des aidants souhaitent partager leur temps de répit avec la personne aidée, à condition d’un accompagnement professionnel.
C’est ce qu’on appelle le répit partagé : un équilibre entre repos, lien et continuité du soin.
Chez Teelda, nous avons choisi d’en faire une mission : permettre aux aidants et à leurs proches de partir ensemble, en sécurité, dans des vacances adaptées et sereines.
Les séjours Teelda offrent un accompagnement professionnel, un hébergement adapté et des activités pensées pour tous. L’aidant se repose sans culpabilité, l’aidé vit une expérience valorisante.
Ce ne sont pas des vacances à part, mais une autre façon de vivre ensemble. Les études montrent que ce type de répit :
améliore l’humeur
réduit la détresse émotionnelle
renforce le sentiment de confiance en soi et de lien social
Donner une place à l’aide
Si l’on veut bâtir une société vraiment solidaire, il faut penser l'aide à la dépendance au delà des besoins physiologiques de la personne accompagnée.
Le rapport de la DREES le montre sans le dire : la dépendance mobilise des moyens considérables, mais reste pensée à travers le prisme du besoin, rarement celui du plaisir de vivre de l'ensemble de la cellule familiale. Reconnaître le répit comme une composante du soin, c’est préserver la dignité et la relation.
Retrouver le rapport de la DREES ici,
et découvrez nos séjours de répit pour aidants et proches.


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